D'abord conduite par un gros boeing pour suivre des études de journalisme à l'Université de Montréal un soir d'hiver, je fus récipiendaire d'un accueil très chaleureux puisque seulement un mois après mon atterrissage je subissais les aléas de la crise économique en me retrouvant bloquée dans un appartement inconnu au lieu de prendre plaisir à m'instruire sur les bancs de l'école; la grève était parmi nous ! Jolie grève, longuement critiquée par de larges phrases enduites de vocabulaire choisi par mes soins s'il vous plaît, mais qui se trouva être mon salut. Grâce à elle, je fis de longues recherches sur moi-même et me rendis compte que la publicité avait besoin de gens comme moi: alertes, curieux, passionnés des mots, psychologues en herbe, fous, révoltés et par-dessus tout, humain !
Donc bon, je ne vais pas non plus vous raconter ma vie mais inscription faite et choix de cours à la clé, j'ai pris entre autres pour cette première session un cours optionnel intitulé "Publicité sociétale et humanitaire", rien que ça !
Pourquoi me diriez-vous choisir la seule branche de la publicité qui ne rapporte rien ou pas grand chose ?! Tout simplement parce que le profit ne se justifie pas seulement en chiffres, et qu'à chaque coup que se prend le monde dans la gueule, la mienne se défigure. Parce que j'ai pleuré maintes et maintes fois devant des reportages qui vous enduisent de réalité glaciale, parce que je ne suis pas armée d'indifférence, parce que je ne veux pas être de ceux qui ont peur du sans-abris qui dort sur le banc près de chez eux avant même de savoir qui il est, parce que des camps d'Auschwitz à Haïti, de la famine aux problèmes climatiques, de la violence infantile à l'auto destruction, de la déforestation aux espèces en voie de disparition, je suis restée la même, jamais mon degré de peine n'a diminué, jamais l'étanchéité mentale ne s'est emparée de moi; je suis restée un buvard fou. Parce que je suis d'accord avec ce qu'a dit un jour Richard Dreyfuss: "parce que les gens qui sont assez fous pour croire qu'ils vont changer le monde, sont ceux qui le changent vraiment."
Le professeur nous a donc demandés de créer un blog qui fasse office de guide pour la durée de notre session. J'ai choisi de l'appeler "Coup de coeur ouvert" pour deux raisons à l'origine du jeu de mot "coup de coeur" et de "à coeur ouvert".
"Coup de coeur" me semblait une ironie à la vue du sujet traité dans ce blog. On emploie cette expression pour un film, une chanson, un album photo, une exposition, un plat, un vêtement; bref, jamais réellement pour une raison très profonde et jamais nous n'attachons d'importance à son sens propre. Pourtant, à force de réflexion, cette expression me paraît être synonyme d'une chose qui nous marque, qui laisse une trace, qui ne nous laisse pas indifférent. Là est pour moi le premier lien que j'ai fait avec les causes sociétales et humanitaires; sujet qui nous entoure, auquel on prête attention, qui nous marque, qui passe mais qui ne s'en va jamais, qui reste indélébile quelque part au fond de nous. La deuxième, "à coeur ouvert", m'a renvoyé à deux notions: la délicate opération chirurgicale et la confession de nos sentiments. Toutes deux témoignent de l'importance et de la nécessité complexe d'une profonde démarche de changement qui, opérée avec minutie et intelligence, peut conduire à une amélioration certaine.
Voilà ! Ne me jugez pas trop pour le côté esthétique de ce blog qui malheureusement a dû se faire dans la plus grande précipitation ! Quant aux fautes, n'hésitez pas à me corriger !
Puisque dans le mot humanitaire il y a le mot "humain", vous n'avez aucune raison de ne pas vous attarder quelques minutes pour regarder ce (et ceux) qui vous entoure ! Quelques minutes de la vie de chacun sont quelques pas vers le changement.
Je terminerais sur une citation chère à mon coeur d'Albert Camus: "La vraie générosité envers l'avenir consiste à tout donner au présent."
Merci.
Tres bon choix de titre, très pertinent
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